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Journée d’étude “Workshop(s). La fabrique du faire. 1 / Situations.”︎


carnet de recherche
Université Bordeaux Montaigne, 7 décembre 2018.
Organisation : Claire Azéma, Pierre Bourdareau, Christian Malaurie
Laboratoire CLARE, EA 4593, centre de recherche ARTES
L’initiative de cette double journée d’étude est formulée depuis le centre de recherche ARTES auquel notre groupe de travail appartient. L’acronyme ARTES signifie littéralement : Atelier de Recherches Transdisciplinaires Esthétique et Sociétés. Outre la consonance latine qui marque la conscience d’un héritage, le premier terme d’atelier renvoie implicitement l’anglais workshop, entendu comme un lieu de recherche et d'expérimentation collective, par regards croisés.
Le terme de workshop s’est en effet institué (presque insidieusement) dans le vocabulaire de nombreuses communautés et organisations pédagogiques ou professionnelles, depuis le champ artistique où il a pu prendre corps, jusqu’aux sphères économiques en passant par l’ensemble des disciplines académiques. Dans le champ des arts, du design et des arts plastiques notamment, le workshop s’impose très souvent comme une modalité singulière de l’expérience de création ou comme un temps — souvent collectif — de travail et de recherche spécifique.
Le workshop incarne une volonté de rupture, un changement de temporalité, de rythme, de comportement, de méthode. Souvent vécu dans la pratique comme un lieu de rencontre (avec un artiste, un designer), un lieu d’improvisation, il peut également être investi comme un moment de négociation avec un ensemble fini (temps, territoire, moyens, contrainte). Cet atelier à durée limitée se veut le cadre d’une expérience singulière, d’une démarche souvent empirique. Le workshop offrirait ainsi les conditions d’un laboratoire méthodologique, une situation au sein de laquelle peuvent s’élaborer non seulement des formes, des objets mais aussi des façons de faire, autant que des interrelations et des interactions sociales.







Workshop(s) / 1 : Situations
Nous souhaitons pour cette première journée d’étude concentrer notre questionnement sur trois points : la dimension historique, les enjeux pratiques, ainsi que la dimension relationnelle et sociale du dispositif. Ce faisant, notre objectif est aussi de préciser et de mieux définir le concept de dispositif et les pratiques qu’il recoupe dans le champ des arts à travers les interrogations suivantes : Quelle généalogie donner à ces pratiques dans le champ des arts plastiques et du design ? Quelle origine historique du workshop peut-on définir dans le lexique de la création ? Depuis quand ce mot a-t-il pris une telle importance dans la formation et la création artistique, en particulier en France où l’anglicisme ne manque pas de poser un problème définitionnel ? La définition du terme est-elle si simple à fixer d’ailleurs, compte tenu de la diversité des formes qu’il prend et des champs dans lesquels il semble être opératoire ? Le workshop est-il devenu un intervalle de temps, une situation temporelle, un événement plutôt qu’un lieu dédié ? A contrario, certaines formes de workshops entretiennent-elles une relation privilégiée à leur environnement physique, spatial ou géographique ?

En concevant l’atelier comme unité de production, unité de travail de petite échelle dans une économie de production de masse, il nous paraît alors indispensable d’interroger le sens de celui-ci, à travers les questions suivantes : L’atelier est-il toujours le creuset d’une véritable production, d’une fabrication, l’espace du “faire” ? Constitue-t-il un ancrage depuis lequel les valeurs du travail participatif nous permettraient de reconstruire un modèle de proximité ? Est-il, à l’inverse, le signe d’une précarisation des moyens dont disposeraient désormais celles et ceux qu’il implique, réduits à un “bricolage” méthodologique sous l’étiquette accommodante d’un vocable supposé pro-actif ?

Le programme sera centré, en premier lieu, sur les propositions de communication relevant du design et des arts plastiques. Cependant, sont attendues aussi des contributions issue d’horizons et d’approches les plus diversifiés possibles. Nous nous intéresserons donc, à la question du workshop analysée dans des situations et des milieux divers : de l’intervention du designer ou de l’artiste évoluant dans le milieu urbain, en contexte de résidence, au workshop d’expérimentation créative ou productive, dans un cadre pédagogique ou non, en passant par les expériences de workshop faisant intervenir un public profane, intégrant des dimensions sociales, jusqu’à l’atelier abordé comme happening, événement destiné à marquer la mémoire expérientielle des participants.

Workshop(s). La fabrique du faire. 2 / Restitutions︎